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Confiance dans les médias, BFM, deepfakes... L'actu médias et réseaux sociaux

Publié par Alexandre Lecouvé le

Chaque semaine, la rédaction vous propose une plongée dans l'actualité bouillonnante des réseaux sociaux et des médias. Au menu : huit français sur dix jugent le journalisme utile, RMC-BFM a trouvé son nouveau patron, le parlement se mobilise contre les deepfakes pornographiques et Mediapart est (encore) en forme.

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Confiance dans les médias : 86% des français pensent que le journalisme est utile
© Confiance dans les médias : 86% des français pensent que le journalisme est utile

Baromètre : la majorité des Français jugent le journalisme "utile" et "indispensable"

En 2025, 86% des Français pensent que le journalisme est "utile" (contre 85 % en 2024 et 84 % en 2023), selon la 9e édition du baromètre Viavoice de la confiance des Français dans les médias publié lundi 10 mars 2025 pour les Assises internationales du journalisme de Tours. Un chiffre en augmentation pour la seconde année consécutive, mais qui reste inférieur au 92 % relevés en 2018. 84% pensent que ce métier "existera toujours" (+3 % par rapport à 2022) et 83% que "le journalisme est indispensable dans une société démocratique" (+4 % sur un an). Une perception mieux partagée par les plus de 65 ans (88%) que par les 18-24 ans (79%).

Toutefois, la confiance dans les médias varie selon les sujets. En 2025, si 79 % des sondés ont foi dans le travail et l'information délivrée par les journalistes sur le sport, ce chiffre tombe à 56 % pour le climat, à 53 % pour l'économie et à 40 % pour la vie politique. Par ailleurs, 74 % des Français font confiance aux informations des médias professionnels (72 % en 2024), mais 12 % croient plutôt celles relayées par leurs proches sur les réseaux (+1%), ce dernier chiffre grimant à 22% chez les 25-34 ans.

La télévision reste le média le plus consulté par les sondés pour s'informer (75 %), devant internet (58 %), la radio (54 %) et la presse écrite (45 %). Les comptes des médias sur les réseaux sociaux sont utilisés par 28% des interrogés, et les informations partagées par des proches par 23 %. Concernant la prolifération des fake news, il s'agit d'un vrai sujet d'inquiétude : 91 % des Français estiment qu'il y a "de plus en plus de rumeurs ou de fausses informations sur Internet et les réseaux sociaux" (+3 %).

De son côté, le fact-checking divise : 33 % jugent qu'il s'agit d'une "garantie essentielle pour lutter contre la désinformation", tandis que 36 % le voient comme un "outil utile, mais qui peut parfois limiter la liberté d'expression". Le débat est fortement influencé par les sensibilités politiques, les sympathisants d'extrême droite étant les plus réticents à cette pratique.

Enfin, concernant les faits divers, 69 % des Français suivent leur traitement médiatique, 60 % pensent qu'ils doivent avoir une place équivalente à l'actualité politique et économique, mais 49 % estiment que les journalistes doivent "se concentrer prioritairement sur les faits et événements eux-mêmes" au moment de traiter ces événements, devant "la dimension préventive pour éviter que de tels faits ne se reproduisent" (38%, mais 43% des femmes) ou "les responsabilités des institutions et des autorités" (29%).

Source : Baromètre Viavoice, mars 2025

Meta adopte la modération collective après la fin du fact-checking

Meta a introduit jeudi 13 mars un nouveau système de modération communautaire sur Facebook, Instagram et Threads, inspiré de X (ex-Twitter). Ce dispositif repose sur des "notes de contexte" rédigées par des utilisateurs référencés, qui ajoutent des précisions aux publications potentiellement trompeuses. Si un consensus se dégage parmi les contributeurs aux opinions diverses, ces notes seront publiées.

Ce système fait suite à la suppression par Meta de son programme de fact-checking aux États-Unis, une décision justifiée par le PDG Mark Zuckerberg comme une réponse aux biais politiques supposés des vérificateurs d'informations. À l'international, la disparition totale du fact-checking pourrait toutefois être freinée par les législations, notamment en Europe avec le règlement DSA (Digital Services Act).

Pour l'instant, les notes ne sont pas encore visibles, le temps pour Meta d'évaluer leur pertinence. À terme, leur publication doit être entièrement automatisée, sans intervention humaine, en fonction des validations des contributeurs et d'un algorithme. Cette approche suscite de très fortes interrogations sur son efficacité réelle contre la désinformation.

Source : RTBF

Logo de la chaîne T18
© Logo de la chaîne T18

T18 dévoile son "équipe dirigeante" : un ancien de France TV comme secrétaire général

Après son identité visuelle, voici venu le temps d'en apprendre plus sur l'organisation interne et les postes à responsabilité de T18, la chaine du milliardaire tchèque Daniel Kretínský. "À l'approche de son lancement sur la TNT le 6 juin prochain", la nouvelle venue "annonce la composition de son équipe dirigeante, placée sous la direction de Christopher Baldelli, président de la chaîne", dans un communiqué publié lundi 10 mars.

Parmis les noms annoncés, l'un d'entre eux a particulièrement attiré l'attention. Il s'agit d'un ancien cadre de France Télévisions, Sven Lescuyer, désormais nommé secrétaire général de T18. Au sein du groupe audiovisuel public, il avait été SG puis DGA du groupement d'intérêt économique (GIE) de FTV Interactive de 2000 à 2004, avant d'accéder à la fonction de directeur délégué aux sports de 2004 à 2018. A ce poste, il a notamment côtoyé Christopher Baldelli, alors DG de France 2 (comme on se retrouve). T18 précise qu'il avait alors "en charge les acquisitions de droits sportifs, domaine dans lequel il a poursuivi [depuis 2019] une activité de consultant indépendant" à la tête d'une société spécialisée dans le sport et les médias, "The Concept". Cet auvergnat, passionné de rugby, est également passé au ministère de l'Économie de 1993 à 2000, où il a travaillé sur le financement des programmes télé publics et du cinéma.

Source : CMI France

Régis Ravanas - Photo Thomas Cogny/M6
© Régis Ravanas - Photo Thomas Cogny/M6

Le président de RTL nommé DG de RMC-BFM

Régis Ravanas, actuel président de RTL, a été nommé directeur général du groupe RMC-BFM (ex-Altice Média), a annoncé mercredi 12 mars CMA Media, la branche média du groupe CMA-CGM, propriété de l'armateur milliardaire Rodolphe Saadé. Il doit succéder à Nicolas de Tavernost, nommé DG par intérim en juillet 2024, après avoir quitté la tête de M6 trois mois plus tôt.

Ancien cadre de TF1 et M6, Ravanas devra redresser un groupe en crise, marqué par une vague de départs et une audience en baisse face à son principal concurrent, la chaîne d'extrême droite CNews. "Environ 70 personnes ont saisi la clause de cession depuis le 1er octobre" selon un article de l'Humanité publié le 7 mars à propos de Véronique Albertini-Saadé, compagne de Rodolphe Saadé et présidente de CMA Media.

Le défi principal de Ravanas sera de regagner la confiance des équipes et de restructurer les rédactions, notamment numériques, qui le 10 mars ont dénoncé dans une lettre commune un "cargo à la dérive", entre "manque d'effectifs criant", "absence de projet éditorial" et "risques psychosociaux". Son arrivée, dont la date n'est pas précisée, intervient alors que BFMTV s'apprête à changer de numérotation sur la TNT... Ce qui risque de lui faire perdre encore en audience face à Cnews, alors que l'opération "reconquête" promise par Jean-Philippe Baille (DG délégué à l'information de RMC-BFM) et Fabien Namias (directeur de l'information de BFMTV) se fait encore attendre.

"Régis Ravanas connaît tous les aspects de nos principaux métiers", a souligné de Tavernos dans un communiqué interne, "c'est quelqu'un aux expériences très variées dans le secteur audiovisuel et dont les rapports humains, très importants dans nos métiers, ont toujours constitué un élément appréciable de sa personnalité."

Source : Télérama et l'Humanité

La Grèce veut pousser l'UE à lutter contre la dépendance en ligne des mineurs - Pexels
© La Grèce veut pousser l'UE à lutter contre la dépendance en ligne des mineurs - Pexels

Dépendance aux écrans : la Grèce multiplie les propositions pour protéger les mineurs

La délégation grecque au Parlement européen a plaidé, mercredi 12 mars, pour une majorité numérique à 15 ans au sein de l'Union européenne, exigeant un accord parental pour l'accès aux réseaux sociaux. Elle souhaiterait également imposer un contrôle parental obligatoire sur tous les appareils connectés et établir des droits numériques pour les mineurs, incluant le non-pistage et une personnalisation adaptée à l'âge.

Dans cette optique, le gouvernement grec prépare le lancement de l'application "Kids Wallet", un outil de vérification de l'âge reposant sur l'identité numérique des parents. Cette initiative vise à encourager l'UE à renforcer la protection des mineurs en ligne, notamment contre les contenus addictifs.

Alors que la Commission européenne élabore de nouvelles règles sur la protection des mineurs, la Grèce estime que l'approche actuelle est trop fragmentée. Une législation sur l'équité numérique, axée sur la lutte contre les designs addictifs et la protection de la santé mentale des jeunes, est attendue pour 2026.

Source : Euractiv et Contexte

Les deepfakes pornographiques se multiplient dans le monde
© Les deepfakes pornographiques se multiplient dans le monde

Des députés se mobilisent contre les deepfakes porno de mineurs

Alors qu'on apprend ce vendredi 14 mars qu'une douzaine de collégiennes de Saint-Hilaire-du-Harcouët (Manche) ont été victimes de photomontages à caractère sexuel dopés à l'IA et diffusés sur internet, le sujet des "deepfakes" pornographiques utilisant des mineurs s'invite en politique. Ce procédé mobilise l'intelligence artificielle pour copier puis plaquer les visages de victimes (à 99 % des femmes ou des adolescentes) sur des corps en action dans des vidéos.

Un résultat si réaliste que les parlementaires français veulent désormais mettre des barrières aux outils d'IA qui peuvent générer ces contenus. Mardi 11 mars, une nouvelle proposition de loi a été déposée à l'Assemblée nationale par un groupe de députés issus de LR, d'Horizons, d'Ensemble, du groupe Liot, et du MoDem. Elle "reprend les recommandations formulées par la Fondation de l'enfance dans son rapport sur "L'IA générative, nouvelle arme de la pédocriminalité" d'octobre 2024 et de la Commission Nationale des droits de l'homme dans son avis du 23 janvier 2025 sur la protection de l'intimité des jeunes en ligne."

Ainsi, le texte demande d'incriminer "la création" en plus de la diffusion de deekfake - alors que ce dernier délit est déjà passible de deux ans de prison ferme et de 30 000 euros d'amende. Il propose également d'aggraver les peines, en particulier quand la victime est mineure, et même de créer "une sanction spécifique pour la création, la diffusion ou partage de contenu sexuel généré par traitement algorithmique, lorsqu'il représente un mineur". La loi criminaliserait également "l'envoi non sollicité d'images ou de vidéos représentant des organes génitaux" (adieu le "dickpics"). Enfin, les élus veulent pénaliser "la création et la mise à disposition de modèles d'Intelligence Artificielle générative destinés à générer des contenus pédocriminels."

Source : France info et Assemblée nationale

La question du secret des sources revient sur le devant de la table - Pexels
© La question du secret des sources revient sur le devant de la table - Pexels

Vers une révision législative sur le secret des sources ?

Lors des Assises du journalisme de Tours mercredi 12 mars, la députée Génération.s Sophie Taillé-Polian a plaidé pour une révision des lois encadrant les différents secrets - secret des sources, secret-défense, secret des affaires et secret professionnel - qui encadrent la profession et dont la concurrence inquiète les journalistes. Elle a souligné la nécessité de faire évaluer la loi de 2018 sur le secret des affaires et de modifier celle de 2010 sur la protection des sources. Elle espère que la transposition de la directive européenne sur les "procédures bâillons", prévue d'ici au 7 mai 2026, renforcera la protection des journalistes face aux pressions judiciaires.

Par ailleurs, les discussions entre journalistes et gouvernement se poursuivent sur la protection du secret des sources. Après une rencontre avec Matignon en février, des représentants de Reporters sans frontières (RSF), du Syndicat national des journalistes (SNJ) et d'ONG spécialisées ont prévu d'échanger avec le cabinet du garde des Sceaux Gérald Darmanin le 20 mars, selon le média spécialisé Contexte. Attendue depuis les États généraux de l'information, la réforme de la protection du secret des sources est coincée par la nécessité d'un arbitrage du ministre de la Justice.

Source : Contexte (13 mars) et Contexte (14 mars)

Le Figaro in English - Charlotte Paroielle / Le Figaro
© Le Figaro in English - Charlotte Paroielle / Le Figaro

Le Figaro se met à l'anglais avec "Le Figaro in English"

Le quotidien Le Figaro lance "Le Figaro in English", disponible à l'adresse www.lefigaro.fr/en. Cette "nouvelle initiative" doit proposer chaque jour une sélection d'articles traduits en anglais de façon professionnelle. L'objectif est d'offrir aux lecteurs anglophones un accès privilégié à l'actualité française, qu'il s'agisse de politique, de société ou d'événements majeurs.

Les traductions, réalisées par Worldcrunch, permettront également de diffuser les grandes enquêtes et les analyses du Figaro. Toutefois, ce projet se résume (pour l'instant) à une sélection d'articles, et ne vise pas à couvrir l'actualité en continu. "Ici, notre nouvelle initiative s'adresse particulièrement aux professionnels en quête d'informations faisant autorité, aux étudiants poursuivant des études de langue et de civilisation françaises et à tous ceux qui souhaitent s'intéresser au rôle de la France dans le monde", précise le quotidien.

Source : Le Figaro

Panneau de contrôle - Pexels
© Panneau de contrôle - Pexels

Le marché musical français franchit le cap du milliard d'euros, mais reste prudent

Le marché de la musique enregistrée en France continue sa progression, affichant une hausse de 7 % en 2024. Pour la première fois depuis 2005, il dépasse le milliard d'euros de chiffre d'affaires. Cette croissance repose en grande partie sur le streaming audio par abonnement, qui représente 60 % des ventes, avec un chiffre d'affaires de 522 millions d'euros (+11,4 %). Toutefois, son développement en France reste plus lent que la moyenne mondiale (+7,3 % contre +10,6 %).

Les ventes physiques résistent, avec 195,6 millions d'euros de revenus, portées notamment par les vinyles, qui dépassent désormais les CD en chiffre d'affaires. Ce phénomène est accentué par les "boutiques artiste" en ligne, illustrant la montée en puissance des communautés de fans.

Malgré ces bons résultats, les professionnels du secteur restent prudents. À l'AFP, le directeur général du Snep (le syndicat national de l'édition phonographique) Alexandre Lasch, souligne que le marché reste "convalescent" et en opère un long "travail de recréation de valeur".

Dans le secteur, l'IA est perçue à la fois comme une opportunité et un défi, notamment pour la rémunération des artistes. Les plateformes de streaming sont attendues sur leur capacité à mieux redistribuer les revenus et à conquérir un public plus large, notamment les plus de 50 ans.

Source : Les Échos

Mediapart - Rapport d'impact (capture d'écran)
© Mediapart - Rapport d'impact (capture d'écran)

Mediapart : 3,3 millions de bénéfice net et 14 ans dans le vert

Le média en ligne indépendant Mediapart a enregistré en 2024 sa 14e année consécutive de rentabilité, confirmant la solidité de son modèle économique basé exclusivement sur les abonnements. Lors d'une conférence de presse mardi 11 mars, sa direction a dévoilé ses résultats : 233 277 abonnés, un chiffre d'affaires de 24,9 millions d'euros (+11,4 %), et un bénéfice net de plus de 3,3 millions d'euros.

En terme d'audience, Mediapart a enregistré en 2024 une moyenne de 26,6 millions de pages vues par mois, 30 millions de vues pour ses vidéos et 1,5 million d'écoutes de ses podcasts. Le média, qui affirme ne dépendre d'aucune aides publique à la presse et d'aucune publicité, revendique une "indépendance totale" grâce à l'autofinancement de "l'ensemble de ses projets".

Pour 2025, Mediapart veut renforce son rôle de "contre-pouvoir" : suivi de l'extrême droite, crises, environnement (avec six journalistes dédiés) et antiracisme (création d'une newsletter et nomination d'une responsable éditoriale). Il poursuit aussi son développement avec de nouveaux formats et événements, comme le documentaire "Personne n'y comprend rien" ou un festival à Aubervilliers prévu en juin prochain.

Source : Mediapart, rapport d'impact

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